Inégalité des genres durant la Covid-19

17 septembre, 2020

Cette semaine de l'égalité des genres est unique - elle se passe pendant la pandémie mondiale de la COVID-19. Cette pandémie - ou plutôt ces conséquences sociales, économiques et politique - révèle encore plus les inégalités dans nos communautés. L'inégalité des genres n'est pas une exception. De nombreuses sources ont montré que les effets négatifs de la COVID-19 touchent surtout les femmes et les personnes de diverses identités de genre.

Impact sur le travail non rémunéré et le temps libre

Même avant la pandémie, Statistique Canada avait constaté que les femmes effectuent une quantité disproportionnée de travail non rémunéré par rapport aux hommes, notamment en ce qui concerne les soins aux enfants et les travaux ménagers. En moyenne, les femmes font 2,5 heures de travail non rémunéré de plus par jour que les hommes.

Ce nombre d’heures n’a qu'augmenter en raison d'événements tels que les fermetures des écoles, l’isolement-physique et la confinement- comme l'a constaté la Fondation canadienne des femmes. Ces événements ont créé un besoin accru de travail non rémunéré - en moyenne deux heures supplémentaires de travail non rémunéré par jour, dont les femmes typiquement prennent en mains.

Cela a réduit le temps disponibles aux femmes pour s'occuper d'elles-mêmes, ce qui peut avoir un impact négatif supplémentaire sur leur santé mentale et physique.

Impact sur l’inégalité économique

En raison de cette augmentation de travail non rémunéré, ainsi que de la crise économique générale qui a accompagné COVID-19, l'inégalité économique entre les genres augmente.

Ceci est particulièrement le cas pour les femmes vivant dans la pauvreté et les femmes des minorités raciales. Environ 55 % des femmes Noires et 50 % des femmes Autochtones déclarent avoir des difficultés financières à cause du travail de soins non rémunéré, contre seulement 34 % des femmes blanches. De nombreuses femmes de couleur ont même dû renoncer leur emploi rémunérer pour faire face à cette augmentation de travail non rémunéré à la maison. Les femmes de couleur vivant ce dilemme trois fois plus que les femmes blanches, comme le rapporte CTV.

Impact sur les taux de violence domestique

Le Ministère des Femmes et l’Égalité des Genres affirme que les rapports de violence domestique ont augmenté de 20 à 30 % pendant la crise COVID-19. Cette violence a été principalement subie par les femmes et les personnes de genre non conforme. Le ministèreestime que cela est dû aux ordonnances de rester à la maison, à la limitation des espaces de soutien pour les personnes victimes de violence domestique et aux interactions sociales limitées avec les autres personnes en dehors du foyer.

Le gouvernement fédéral a déjà promis 50 millions de dollars pour supporter les refuges pour femmes et les centres d'aide aux victimes d'agression sexuelle pour les femmes, les personnes de diverses identités de genre et les peuples Autochtones du Canada à faire face à cette montée de la violence, mais il devra faire beaucoup plus pour traiter les causes et les conséquences de ces événements.

Impact sur la santé mentale

À cause de ces réalités, et en raison de nombreux autres facteurs non mentionnés, Statistique Canada a constaté que la COVID-19 a eu un énorme impact négatif sur la santé mentale, en particulier pour les personnes de diverses identités de genre.

Dans le questionnaire de Statistique Canada sur l’impacte de la Covid-19 sur la santé mentale, 21,1 % des hommes ont déclaré avoir une mauvaise santé mentale, tandis que ce chiffre était de 25,5 % pour les femmes et de près de 70 % pour les participant-e-s de diverses identités de genre. Plus précisément, les troubles anxieux ont augmenter pour tous les groupes par rapport aux taux avant la COVID-19. L'enquête indique que 20,5 % des participants masculins souffrent d'une forme quelconque de trouble anxieux, 29,3 % des femmes et 61,8 % des participant-e-s de diverses identités de genre.

En moyenne, les participant-e-s de diverses identités de genre ont signalé 2 à 3 fois plus de problèmes de santé mentale que les participants de sexe différent. Les chercheurs ont avancé que cela pouvait s'expliquer par le fait qu'un plus grand nombre de participant-e-s de diverses identités de genre étaient touchés par la perte d'emploi et de revenu, et que ces participants avaient également une plus grande crainte de la perte d'emploi et de revenu en général, même s'ils conservaient leur emploi au moment de l'enquête.